Conférence de l’UA sur la dette : La déclaration de Lomé sanctionne les travaux

Conférence de l’UA sur la dette : La déclaration de Lomé sanctionne les travaux

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La conférence de l’Union africaine sur la dette publique ouverte le 12 mai sous le thème « l’agenda africain de gestion de la dette publique : restaurer et préserver la viabilité de la dette » s’est achevée mercredi par la déclaration de Lomé.

La déclaration de Lomé s’articule autour des mesures prises pour résoudre les problèmes d’endettement, des mesures pour mettre en œuvre et mobiliser de nouveaux financements tout en préservant la viabilité de la dette. Cette déclaration fait également mention de la restructuration de la dette ; des pratiques saines de gestion de la dette et un mécanisme juridique contraignant pour résoudre la question de la dette.

Mesures prises pour résoudre les problèmes d’endettement actuels

La conférence réaffirme l’engagement des acteurs à plaider en faveur de l’annulation de la dette, au cas par cas, en tenant compte de l’incapacité de certains pays africains à honorer le service de leur dette.  Les parties prenantes à cette déclaration cherchent à promouvoir une croissance inclusive et un développement durable de l’économie africaine, fondés sur des taux de croissance annuels de 7 à 10 %, en accélérant la transformation productive grâce à la mise en œuvre des actions politiques stratégiques clés. Les participants s’engagent à établir des cadres de stabilité monétaire et budgétaire adaptés aux priorités de développement, en promouvant des politiques responsables, une gestion prudente de la dette et une stabilité monétaire au service de la croissance.

Mobilisation de nouveaux financements

La conférence réaffirme l’engagement des participants à recourir à d’autres modèles de financement en complément du financement par l’emprunt pour la mise en œuvre d’un programme de transformation, notamment par le biais d’options de financement telles que les Partenariats public-privé (PPP) et l’échange de droits d’émission de carbone. Elle s’engage également à recourir à des instruments de financement innovants, tels que les instruments de financement durable, les obligations Panda et autres instruments déjà utilisés précédemment dans d’autres régions du monde pour mobiliser des financements à des coûts et risques réduits. Ces acteurs s’engagent également à accélérer la mise en place du Mécanisme africain de stabilité financière (MASF) afin de protéger les pays contre les chocs et de fournir un soutien en termes de liquidités sous la forme de prêts concessionnels et d’autres types de plans de sauvetage aux pays africains confrontés à des risques élevés de refinancement de leur dette.

La conférence décide, en outre, d’accélérer la mise sur pied de l’Agence panafricaine de notation de crédit afin de développer des solutions plus durables permettant de faciliter l’accès de l’Afrique à des capitaux abordables, ceux-ci étant actuellement fortement surévalués en raison de la prime de risque élevée appliquée aux pays africains par les agences internationales de notation de crédit. Les participants appellent le Fonds monétaire international (FMI) à réformer d’urgence le mécanisme d’allocation des DTS en y intégrant les besoins de liquidités des pays au-delà des quotas du FMI, ce qui devrait permettre d’augmenter l’allocation en faveur des pays africains, qui n’ont reçu que 5 % de l’allocation totale des DTS lors de la dernière attribution en 2021 et appelle les organisations internationales à reconnaitre la vétusté des outils actuels d’analyse et de gestion de la dette.

Restructuration de la dette

La déclaration de Lomé entend adopter une approche de reprofilage de la dette ‘’ex ante’’ (reprofilage préventif), afin de permettre aux pays emprunteurs d’améliorer en temps opportun leurs indicateurs de liquidité et de viabilité de la dette, avant qu’ils ne se retrouvent en situation surendettement. Cette technique permettra d’éviter les conséquences dommageables pour les économies en difficulté engagées dans des processus de restructuration de leur dette et à entamer les processus de restructuration de la dette extérieure suffisamment tôt, pour les pays déjà en situation de surendettement, afin d’aboutir à une restructuration de la dette.

ATOP.